Les
Cercopoidea nommés ici « cercopes », au sens large,
sont
représentés au Québec par 20 espèces appartenant aux Clastopteridae et
aux Aphrophoridae. Mondialement, il y aurait près de 3000
espèces décrites (COOL, jan 2022). Ils sont apparentés aux cicadelles,
membracides et cigales. Leur dimension moyenne varie entre 3 mm
pour les minuscules
Clastoptera
sp. et 11 mm pour les
Aphrophora
sp.
Leur allure générale, contrairement à celle des fulgores et des
membracides, est assez similaire d'une espèce à l'autre.
Clastoptera obtusa
De tous les insectes connus, les cercopes détiennent le record
de la meilleure performance au saut. Burrows (2006) a mesuré
l'accélération de
Philaenus
qui a atteint une vitesse de 4,7 mètres par seconde en 0,875
milliseconde.
La
fabrication d'écume par les nymphes cercopes est remarquable.
Vulnérables et sans défense, elles se protègent des prédateurs en
produisant une masse de bulles à l'intérieur de laquelle elles
s'enfouissent. C'est le « crachat de crapaud » de nos jardins. Aux
premiers stades de croissance, elles peuvent être très actives et
n'hésiteront pas à se déplacer si elles sont insatisfaites de leur
source de nourriture.
Les adultes sont tout à fait différents. Plutôt stationnaires, ils
peuvent rester immobiles pendant des heures, posés sur une feuille ou
blottis à la jonction d'une petite branche d'arbre. Généralement de
couleur brune avec divers motifs de camouflage, ils se confondent
parfaitement avec leur milieu. S'ils sont dérangés, ils s'échapperont
au loin d'une détente de leurs puissantes pattes arrière.
Les cercopes se nourrissent de la sève brute de la plante (xylème) et
sont généralement attachés à un hôte végétal donné, qui peut être une
plante herbacée, un arbuste ou un arbre. On observe toutefois les
extrêmes; certaines espèces s'alimentent sur une espèce végétale unique
alors que d'autres tirent leur nourriture d'une très vaste gamme de
plantes.