Les prédateurs
des aleurodes appartiennent à divers groupes d'insectes, d'acariens
ou de
champignons. Tous les stades sont consommés: oeufs, immatures
et
adultes. Les prédateurs peuvent les parasiter, aspirer leurs fluides ou
les dévorer entiers. Quelques exemples sont présentés ci-dessous.
La coccinelle
La
séquence ci-dessous illustre le comportement remarquable de l'Aleurode
des serres (Trialeurodes
vaporariorum) en présence d'un prédateur. En
janvier, une Coccinelle
asiatique qui avait trouvé refuge à l'intérieur d'une habitation est
déposée sur une plante colonisée par plusieurs dizaines d'aleurodes.
Les
six photos ont été prises dans un intervalle de 13 minutes. Le
prédateur a dévoré cinq aleurodes qui ne se sont pas envolés, même si
leur voisin proche était en train de se faire manger. Fuir plus loin
leur aurait pourtant sauvé la vie. Ce comportement passif s'observe
également chez les pucerons. La toute première photo numérote les
aleurodes dans
l'ordre de leur consommation par la coccinelle. |
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Un Hyménoptère
parasitoïde de l'Aleurode du chou |
Les guêpes photographiées dans cette section
parasitaient une
colonie d'Aleurodes du chou sur la Grande chélidoine (Chelidonium
majus). Des centaines d'aleurodes à divers stades étaient
présents:
oeufs, stades mobiles ou immobiles, pupes et adultes. À droite,
plusieurs guêpes (→) s'affairent sur cette colonie observée de 2010 à
2015.
Les guêpes appartiennent au genre Encarsia.
Evans (2008) mentionne près d'une dizaine d'espèces appartenant à ce
genre qui se développent aux dépens de l'Aleurode du chou. |
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La guêpe pond dans un très jeune
stade d'aleurode qu'on devine à l'arrière de celle-ci (→). |
Ci-dessus,
deux pupes vidées de leur contenu. À gauche, l'ouverture ronde est
typique d'un parasitoïde arrivé au stade adulte qui a perforé la pupe
pour s'échapper. À droite, l'ouverture de la pupe le long de lignes en
T, correspond à une éclosion normale de l'adulte aleurode. |
Un Neuroptère
prédateur de l'Aleurode de Forbes? Enquête... |
Sous les feuilles
des érables colonisées par l'Aleurode de Forbes (Aleurochiton
forbesii),
on observe
très fréquemment les larves d'un Neuroptère appartenant à la
sous-famille
des Coniopteryginae. Celles-ci circulent librement
mais s'observent très souvent, immobiles, auprès des pupes. Les larves
se
nourrissent du fluide de leurs proies de sorte qu'il est difficile de
constater
d'éventuels dommages infligés au contenu des pupes et de confirmer
qu'elles s'en nourrissent vraiment. Dans son catalogue, Evans
(2008) ne mentionne pas de Neuroptères prédateurs de
l'Aleurode de Forbes. Dans
le même environnement vivent aussi de nombreux acariens qui pourraient
plutôt être les proies du Neuroptère. Muma (1967) a étudié le
Neuroptère Semidalis
vicina
sur des citronniers en Floride et a observé que l'espèce se reproduit
et se développe mieux avec une diète d'aleurodes (oeufs, stade
I)
ou d'acariens (six-spotted mite)
mais préfère les aleurodes. Les larves de Neuroptères photographiées
ci-dessous n'ont pas été identifiées à l'espèce mais sont semblables à
celles de S. vicina.
Dans son catalogue, Penny et
al. (1997) mentionne la présence de Semidalis vicina au
Québec. |
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La larve de Neuroptère (à gauche)
reste immobile auprès de la pupe de l'Aleurode de Forbes. |
Pupe de l'Aleurode de Forbes,
acarien (→) et larve de Neuroptère (Coniopteryginae). |
Pupe de l'Aleurode de Forbes et acarien (orange) à ses
côtés. |
Champignons
Une
pupe d'Aleurode de Forbes (Aleurochiton
forbesii) est envahie par un
champignon. La première observation a lieu le 7 septembre (deux photos
à
droite). Une goutte de liquide de nature indéterminée couvre
la
pupe. Le 10 septembre, le dessus de la pupe est légèrement humide, sans
plus. Le 15 septembre, des champignons commencent à se développer sur
la pupe pour la couvrir complètement le 4 octobre. Le champignon semble
cibler la pupe en particulier car il s'est établi à ce seul endroit sur
la feuille. Sur un arbre voisin, une pupe a subi le même sort. |
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10 septembre |
15 septembre |
4 octobre |
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Les punaises, notamment celles du genre Macrolophus
(Miridae: Bryocorinae) sont utilisées en lutte biologique dans
les serres en Europe. Voir
ici. |
Une larve non identifiée de
coléoptère, qui
pourrait être un Scymninae, dévore un aleurode
adulte capturé dans une vaste
colonie établie sur l'Égopode podagraire (Aegopodium podagraria). |
Diptère prédateur (Condylostylus
sp. à confirmer) avec un aleurode. |
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