Punaises - Miridae: Orthotylinae

Description  Les espèces de cette sous-famille sont de formes, de tailles et de couleurs très variées. De façon générale, elles sont plutôt allongées et étroites et leur pronotum ne comporte pas d'anneau apical distinct.

Difficiles à observer sur une photo mais distinctifs, les sommets des arolia sont convergents (Wagner & Weber, 1964).

Certaines espèces, notamment les nymphes du genre Ceratocapsus, sont myrmécomorphes (Henry, 2009).
Lopidea instabilis
Lopidea instabilis
Nombres  Vingt genres et 69 espèces d'Orthotylinae sont présents au Québec (Roch, 2024). Henry (2009) compte 220 genres mondialement.
Alimentation  Plutôt phytophages, plusieurs espèces s'alimentent aussi de petits arthropodes tels que pucerons, aleurodes, larves de lépidoptères, acariens, etc. (Henry, 2009).
Taille  Certaines espèces mesurent moins de 2 mm; d'autres un peu plus de 5 mm.
Orthotylini
Groupe nombreux représenté par 15 genres et 52 espèces au Québec. Quelques espèces sont présentées ici.
Genre Blepharidopterus
Trois espèces représentent le genre au Québec. Blepharidopterus chlorionis, B. diaphanus et B. provancheri. La première est plus robuste et vert foncé alors que les deux autres sont graciles et très semblables. Les trois ont le premier article des antennes court, jaune et renflé par rapport au second article.

Blepharidopterus chlorionis
L'espèce est plus ou moins confinée au Févier épineux (Gleditsia triacanthos). Wheeler & Henry (1976) ont étudié le cycle de vie de cette espèce en Pennsylvanie. Les auteurs ont observé les oeufs insérés sous l'écorce de tiges vieilles de deux ou trois ans. Ils forment de petits gonflements, laissant à l'air libre seulement l'opercule. L'éclosion des oeufs semble coïncider avec celle des bourgeons du févier, où les nymphes de premier stade se nourrissent et s'abritent. Le cycle complet s'accomplit en environ deux mois à la suite desquels toutes les punaises disparaissent.

Le Févier épineux a été planté en grand nombre en zone urbaine pour remplacer l'Orme d'Amérique décimé par la maladie. B. chlorionis a profité de cette soudaine et artificielle abondance de son hôte (Wheeler & Henry,1976).
Blepharidopterus chlorionis
Blepharidopterus chlorionis sous des Féviers épineux, plantés en grand nombre dans un parc.
À noter que B. chlorionis est superficiellement semblable à Orthotylus robiniae qu'on observe aussi sur le Févier épineux. Wheeler & Henry (1994) décrivent divers caractères qui permettent de les différencier, par exemple la longueur du rostre, la longueur des articles des antennes des mâles ou les parties génitales du mâle. Plus facile à observer sur une photo, B. chlorionis a des poils noirs et pâles sur les ailes alors qu'ils sont tous pâles chez O. robiniae.
Blepharidopterus diaphanus
Très semblable à B. provancheri, l'espèce se distingue par un rostre plus court et les yeux situés plus près de l'arrière de la tête. La carène à la base du vertex, plus proéminente chez B. diaphanus, est un trait distinctif (Schwartz, 1998). Ses hôtes les plus fréquents sont le saule et l'orme. Les oeufs hibernent.

Blepharidopterus provancheri
Le polymorphisme et le polychromatisme, courant chez les Miridae, s'observent chez B. provancheri. Kelton (1980) note que l'hôte, la nourriture, la température et l'humidité auraient un effet sur la taille et la couleur de cette espèce. En effet, il a observé que des mâles, capturés en juillet sur des plantes colonisées par beaucoup de pucerons en milieu humide et abrité, étaient vert foncé. Le second article des antennes (A2) et les tibias arrière étaient foncés à noirs; les femelles étaient plus grandes que les mâles. À la même période, des mâles capturés sur des hôtes en milieu sec et exposé et en présence de peu de pucerons étaient en général vert pâle (dos, A2 et tibias arrière). La taille des mâles et des femelles étaient similaires.
Blepharidopterus provancheri Blepharidopterus provancheri Blepharidopterus provancheri nymphe
Blepharidopterus provancheri sur du tilleul; l'espèce s'alimente d'une vaste variété de végétaux mais aussi d'acariens, de pucerons, et de divers arthropodes (Braimah et al., 1982). Ci-dessus, deux individus au second article des antennes de couleur pâle et foncée. Les yeux globuleux sont situés plus loin de l'arrière de la tête que ceux de B. diaphanus. Nymphe B. provancheri en compagnie d'adultes sur du tilleul. Le premier article des antennes est déjà similaire à celui des adultes du genre Blepharidopterus.
Genre Ilnacora
Trois espèces représentent le genre au Québec. Leur biologie est peu ou pas documentée. À droite deux Ilnacora malina sur une haie large et compacte de verge d'or à la lisière d'une forêt humide. Britton (1923) rapporte le même type de site pour l'espèce. Six individus plutôt farouches volaient ici et là sur les feuilles du dessus.

Ilnacora malina se distingue par une paire de larges taches noires sur le pronotum, un motif en ligne sur les ailes et une membrane brun foncé. I. stalii a une membrane pâle et les ailes picotées sur un fond vert plus clair.
Ilnacora malina Ilnacora malina
Genre Lopidea
Huit espèces représentent le genre au Québec. Noires et rouges ou orange en proportions variables, même au sein d'une même espèce, elles sont très semblables et difficiles à déterminer à l'espèce à moins d'examiner les parties génitales du mâle qui sont distinctives. De plus, les Lopidea sont superficiellement très semblables à certaines Mirinae comme Prepops ou Taedia. La clé des femelles Lopidea de Knight (1941) compare la longueur et l'épaisseur des antennes et la pilosité des spécimens. L. dakota est toutefois absente de cette clé.
Lopidea sp. Lopidea instabilis Lopidea instabilis
Lopidea sp. Le rostre (→) est en train de piquer ce qui pourrait être un oeuf, une cochenille ou une galle sur une feuille.  Lopidea instabilis. Le second article (→) des antennes est distinctif. Moins long que celui d'autres espèces, il est plus épais, plus particulièrement en son centre. La marge des ailes peut ou non être bordée d'une bande blanche plus ou moins large.
La littérature mentionne divers hôtes pour Lopidea (voir dans la liste des espèces en bas de la page). Toutefois, à un certain stade du cycle de vie, le genre tend à se disperser et peut être observé de passage sur un végétal qui n'est pas un hôte préféré. Par exemple, Wheeler (2001) a observé L. staphyleae se déplacer après la période des accouplements, de son hôte le Staphylier à trois folioles, vers des massifs d'arbustes.

La littérature mentionne quelques cas remarquables d'écarts à la diète phytophage de Lopidea. En 1900, Lugger rapporte qu'au Minnesota des campeurs ont été piqués par Lopidea media. Certaines punaises ont envahi les tentes et celles qui ont pu s'abreuver de sang à volonté avaient peine à s'envoler. Wheeler et al. (1968) rapportent avoir observé Lopidea instabilis se nourrir de la momie du puceron Acyrthosiphon pisum parasité par un Hyménoptère.
Lopidea Lopidea Lopidea
Sur de la Vigne vierge à cinq folioles (Parthenocissus quinquefolia). Plusieurs dizaines de punaises dont les deux ci-dessus étaient sur un caragana dans un parc urbain. Deux espèces différentes ou l'une des deux ténérales?
Lopidea robiniae
L'hôte de L. robiniae est le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia). Wheeler (2001) mentionne qu'elle a été observée en train de se nourrir d'une mineuse d'une feuille de robinier.
Les stades I à III mesurent respectivement 1,35 mm, 1,8 mm et 2,34 mm et sont rouges. Dès le premier stade apparaît une ligne blanche en V entre les yeux et qui se précise au fil des mues (→ 1). Les bandes sombres au centre du thorax au stade I (→ 2) s'élargissent au stade II mais pas jusqu'aux marges qui restent blanches (→ 4). La pilosité s'accentue à chaque stade; aux stades II et III, présence d'un point blanc derrière l'oeil (→ 3); bande blanche sur la demi-postérieure du premier segment et sur tout le second segment de l'abdomen (→ 5); petites zones blanches à la marge des serments 3 à 6 de l'abdomen (→ 6).
Lopidea robiniae
Les stades IV et V mesurent respectivement 3,12 mm et 4,0 mm. Plus allongés, plus foncés et à la pilosité encore plus développée qu'aux stades précédents. La ligne en V sur la tête (→ 1) et la zone pâle derrière l'oeil (→ 3) sont toujours présents. La zone blanche à la base de l'abdomen (→ 5) et à la marge des segments passe de blanchâtre à rougeâtre; les nymphes de stade V varient en taille et en couleur, plus que celles des stades précédents.
Lopidea robiniae Lopidea robiniae nymphe Lopidea robiniae nymphe
Les quatre Lopidea ci-dessus étaient en compagnie de dizaines de punaises à divers stades de croissance sur un Robinier faux-acacia, l'hôte privilégié de L. robiniae. Les nymphes ressemblent en tout point à la description qu'en a faite Leonard en 1916: pilosité abondante, point blanc derrière l'oeil, zones blanches sur l'abdomen, taille et proportion relative des antennes, etc. Leonard décrit l'adulte brièvement: orange avec une large zone brune sur le dos. L'identification de Lopidea robiniae est fort probable.
Nymphes rouges, à identité indéterminée
La description et les illustrations que présente Léonard (1916) ci-dessus décrivent bien Lopidea robiniae. Toutefois, d'autres nymphes très semblables diffèrent suffisamment, notamment par l'épaisseur du second article des antennes (A2) pour représenter des espèces différentes. Chez les adultes, Lopidea instabilis se distingue justement des autres espèces du genre par l'épaisseur de A2. Ci-dessous, les trois individus, similaires par les proportions respectives de leurs antennes étaient sur des hôtes variés. L. instabilis a été observée sur la luzerne (Fabaceae) et la verge d'or (Asteraceae), deux familles auxquelles appartiennent les hôtes où ont été observées les nymphes ci-dessous, qui pourraient bien être L. instabilis.

Mais ces nymphes ne sont peut-être ni des Lopidea, ni même des Orthotylinae. À suivre...

Photo 3. Sur un Asteraceae.
Photo 1. Sur de la Vesce jargeau (Vicia cracca), un Fabaceae. Photo 2. Sur de l'asclépiade (Asclepias sp.). A2 est large comme sur les photos 1 et 3.
Orthotylus flavosparsus
Vingt espèces représentent le genre Orthotylus au Québec. Elles sont difficiles à distinguer les unes des autres à partir d'une photo, sauf O. flavosparsus qui est remarquable. Verte, elle est couverte d'une pilosité noire aplatie et de touffes de poils argentés. Elle se nourrit principalement de végétaux de la famille des Chénopodiacées. Sur le Chénopode blanc (Chenopodium album), elle se camoufle parfaitement. En Angleterre, l'espèce est bivoltine; à 1 mm les uns des autres, les oeufs sont insérés en rangée dans la tige de l'hôte (Southwood & Leston, 1959). Dans la littérature, on retrouve l'espèce sous le genre Melanotrichus. Orthotylus flavosparsus nymphe
Nymphe au stade IV
Orthotylus flavosparsus nymphe
Nymphe au stade V
Orthotylus flavosparsus Orthotylus flavosparsus Orthotylus flavosparsus
De profil, les poils noirs sont apparents.
Certains individus sont plus élancés que d'autres; des mâles?
Paraproba capitata
Une seule espèce représente le genre au Québec. La tête noire est distinctive. On observe P. capitata sur divers arbres et arbustes comme l'orme, le caryer, le noisetier, le chêne, etc. Les adultes qui se nourrissent d'acariens, de pucerons, de cicadelles nymphes, etc. sont actifs au Québec en juillet et août. Ils hibernent au stade d'oeuf (Braimah et al., 1982).
Paraproba capitata Paraproba capitata Paraproba capitata
La tête et le premier article des antennes sont noirs. Le second article (A2) est variable. De gauche à droite, A2 est de plus en plus foncé, sur ces trois individus observés sur du tilleul et du noisetier.
Pseudoxenetus regalis
L'espèce se nourrit exclusivement de chênes appartenant à plusieurs espèces. La couleur du pronotum de l'adulte peut être orange, noire et en teintes intermédiaires. Uhler a initialement décrit deux espèces différentes pour chacune des deux colorations. La forme au pronotum noir serait plus courante au nord de son aire de distribution. Blinn (1988) a observé en captivité une femelle pondre un oeuf sous un bourgeon de feuille destiné à se développer l'année suivante. L'espèce univoltine hiberne au stade d'oeuf.
Pseudoxenetus regalis Les deux photos représentent le même individu. Peut-être est-ce la lumière du flash qui fait ressortir plus vivement la couleur rouge de l'insecte sur la vue latérale.

P. regalis était sur une courte pousse de 50 cm d'un Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa). Le plant était surplombé par un grand chêne de cette espèce. Le site était toutefois dominé par de nombreux Chênes rouges (Quercus rubra).
Pseudoxenetus regalis
Genre Reuteria
Le genre Reuteria se distingue par la présence de deux lignes noires longitudinales, de part et d'autre du premier article des antennes (A1) et se rejoignant à leur extrémité, sur la face ventrale (Knight, 1939). Quatre espèces sont présentes au Québec.

La clé de Henry (1976) permet d'identifier avec une relative satisfaction les quatre espèces en présence:
- La moitié aux trois quarts de la base du second article des antennes (A2) est foncé: R. fuscicornis
- A2 est pâle mais avec un anneau foncé à sa base, plus long que le diamètre de A1: R. querci
- A2 est pâle mais avec un anneau foncé à sa base pas plus grand que le diamètre de A1: R. irrorata avec des taches vertes sur les ailes ou R. bifurcata sans taches ou quelques unes, parfois.
Reuteria fuscicornis
Reuteria fuscicornis sur le Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa). A2 au trois quarts foncé.
Trois photos ci-dessous.
Les deux adultes et la nymphe ont tous été observés sur de l'orme (années et lieux différents). D'après la clé de Henry, ils correspondraient à E. querci qui a toutefois été observée exclusivement sur diverses essences de chêne (Quercus sp.).

Un doute subsiste donc sur l'identité des punaises qui pourraient être, R. irrorata (orme comme hôte) ou peut-être encore R. fuscicornis (polyphage avec A2 foncé).
Reuteria
Sur un noisetier (Corylus cornuta). A2 est pâle, avec un court anneau; pourrait être R. irrorata.
Reuteria Reuteria Reuteria nymphe
Reuteria sp. sur de l'orme. La bande noire à la base de A2 est nettement plus longue que le diamètre de A1. Les bandes noires latérales sur A1 sont distinctives des Reuteria. La zone foncée à la base de A2 et les taches vertes distinguent les espèces. Une nymphe au stade V sur de l'orme. La face dorsale des fémurs arrière comporte déjà les larges bandes vertes observées chez les adultes.
Genre Slaterocoris
Trois espèces représentent le genre au Québec. Slaterocoris atritibialis, S. breviatus et S. stygicus. Les trois espèces appartiennent au groupe breviatus; leur hôte prédominant est la verge d'or (Solidago spp.) (Schwartz, 2011). Elles sont complètement noires, à l'exception de certaines régions des antennes et des pattes. Les différences de coloration sont distinctives d'une espèce à l'autre mais varient parfois beaucoup selon qu'elles sont observées à l'est ou à l'ouest de l'Amérique du Nord (Schwartz, 2011). Les spécimens présentés sur BugGuide peuvent avoir des colorations différentes de celles observées au Québec.
Voici quelques caractères distinctifs tirés de Schwartz (2011).
S. atritibialis: plus ovale que les deux autres espèces; antennes et tibias postérieurs noirs, les trois articles des tarses foncés. Chez les femelles, les tibias avant et intermédiaires sont généralement jaune-brun.

S. breviatus: premier article des antennes noir à la base, le reste jaune-brun, second article à demi jaune, puis brun à noir vers l'apex; parfois, le second article est jaune pâle avec les extrémités noires; tibias jaunes, extrémités noires; les deux premiers articles des tarses, jaunes.

S. stygicus: deux premiers articles des antennes du mâle noirs, parfois jaune pâle (apex du premier article et centre du second) chez la femelle; tibias avant et intermédiaires jaune pâle, tibias postérieurs bruns à noirs; tous les tibias plus pâles à leur extrémité; les deux premiers articles des tarses, jaune pâle.
Slaterocoris nymphe
Slaterocoris stygicus Slaterocoris breviatus Slaterocoris nymphe
Slaterocoris stygicus probable: deux premiers articles des antennes noirs, tibias plus pâles à l'apex. Slaterocoris breviatus probable: coloration des antennes et des pattes concordent; certaines femelles S. stygicus peuvent être semblables. Slaterocoris sp. nymphe en compagnie d'autres nymphes et d'adultes.
Halticini
Quatre genres et huit espèces représentent cette tribu au Québec. Trois genres sont présentés ici. Voir BugGuide pour Labops.
Genre Orthocephalus
Les deux espèces présentes au Québec se distinguent facilement. Orthocephalus coriaceus a les pattes entièrement noires et l'adulte aux ailes longues a un motif pâle en forme de V sur le dos. O. saltator a les tibias orange foncé et le dos entièrement noir (Henry & Kelton, 1986). La pilosité des deux espèces est très développée.
Orthocephalus coriaceus
L'espèce, commune en Europe, a été introduite en Amérique du Nord. Elle a été observée pour la première fois en 1917, dans le Maine.

Pour l'est des États-Unis, Wheeler (1985) présente une liste d'une vingtaine d'hôtes appartenant à la famille des Asteraceae. On y trouve notamment l'Achillée millefeuille (Achillea millefolium), l'Armoise vulgaire (Artemisia vulgaris), la Chicorée sauvage (Cichorium intybus), la Marguerite blanche (Chrysanthemum leucanthemum) et la Tanaisie vulgaire (Tanacetum vulgare). L'auteur note qu'elle se nourrit sur les tiges et les feuilles. Elle hibernerait au stade d'oeuf.

Photo à droite, un adulte macroptère. Les pattes entièrement noires et le motif en V sur le dos sont distinctifs de l'espèce.
Orthocephalus coriaceus
Orthocephalus coriaceus Orthocephalus coriaceus Orthocephalus coriaceus nymphe
Orthocephalus coriaceus adultes brachyptères. Les mâles et les femelles peuvent avoir les ailes longues ou courtes (Wheeler, 1985). La grande majorité des femelles observées par Blatchley (1926) étaient à ailes courtes. Orthocephalus coriaceus au stade V sur un plant de Marguerite blanche. Plusieurs immatures observés sur cet hôte avaient mué, quelques jours plus tard, au stade adulte.
Orthocephalus saltator
Henry & Kelton (1986) croient que l'espèce aurait été introduite au même moment que O. coriaceus en Amérique du nord.

Les premières observations ont été faites sur la Chicorée sauvage à l'exception d'une capture sur la Centaurée maculée (Centaurea stoebe). D'autres hôtes sont mentionnés par les auteurs, notamment la marguerite, le trèfle, la Vesce jargeau ou le thym. D'après Wagner & Weber (1964) les oeufs hibernent.

Les mâles ont toujours les ailes longues alors que les femelles ont généralement les ailes courtes (Southwood & Leston, 1959). Notez l'absence du motif en V sur les ailes des adultes à ailes longues à droite. La teinte orange foncé des tibias est parfois difficile à observer.
Orthocephalus saltator
Orthocephalus saltator
Orthocephalus saltator Orthocephalus saltator
Les adultes à ailes courtes diffèrent de l'espèce O. coriaceus par la couleur orange de leurs tibias.
Microtechnites bractatus
La couleur des pattes permet de différencier les mâles des femelles, qu'elles soient aux ailes longues ou courtes. Chez le mâle, les fémurs des pattes avant et intermédiaires sont jaunes alors que chez la femelle, ils sont noirs avec une petite zone jaune à la jointure du tibia.

Les hôtes de M. bractatus sont nombreux et variés. L'espèce se nourrit de végétaux sauvages ou cultivés, par exemple, le trèfle, la luzerne, diverses graminées, le maïs, la pomme de terre, l'herbe à poux, le liseron, etc. (Beyer, 1921).

La femelle pond préférablement à l'endroit où elle s'est nourrie, c'est-à-dire sur le dessus de la feuille de l'hôte. Elle ferait une incision avec son rostre avant d'y insérer son ovipositeur et déposer un oeuf unique (Beyer, 1921).
Microtechnites bractatus nymphe Microtechnites bractatus femelle Microtechnites bractatus femelle
Nymphe Microtechnites bractatus. Elles sautent au loin pour fuir et sont à peine visibles à l'oeil nu, d'où leur nom anglais de Garden fleahopper, Puce des jardins. Celle-ci mesure 1,5 mm. Ci-dessus, de minuscules (1,6 mm) femelles à ailes courtes, aux membranes absentes. Les femelles ont parfois les ailes longues. Wagner & Weber (1964) notent que le premier article du rostre est plus de deux fois plus épais que le premier article des antennes (→).
Microtechnites bractatus mâle Microtechnites bractatus mâle Microtechnites bractatus femelle
Ci-dessus deux mâles. Leurs ailes sont généralement longues (Blatchley, 1926). La présence des touffes de pubescence argentée sur le dos le différencie de Halticus apterus, ci-dessous. L'apex du cunéus (→) est pâle. Les fémurs antérieurs et intermédiaires entièrement jaunes sont déterminants. Une femelle M. bractatus à ailes longues. Elle est moins allongée que le mâle mais surtout, les fémurs antérieurs et intermédiaires sont noirs.
Halticus apterus
Halticus apterus

Introduite en Amérique du Nord, H. apterus a été mentionnée pour la première fois dans le Maine en 1917 (Wheeler & Henry 1992).

Contrairement à H. intermedius et M. bractatus, l'espèce n'a pas de touffes de pilosité argentée sur le dos. Elle se nourrit, entre autres, sur le gaillet (Galium sp.), le Trèfle rouge (Trifolium pratense) ou l'Achillée millefeuille (Achillea millefolium). Elle a plus souvent les ailes courtes que longues; on la trouve dans les milieux secs et sablonneux; les oeufs hibernent.

Liste des espèces de Miridae: Orthotylinae du Québec
La liste des espèces a été tirée de Roch (2024) qui présente les espèces des régions adjacentes au Québec.
Nom
Tribu

Notes et hôtes
Blepharidopterus angulatus (Fallén) Orthotylini
Blepharidopterus chlorionis (Say) Orthotylini Combinaisons sous les genres Orthotylus et Diaphnocoris. Hôte, le Févier épineux (Gleditsia triacanthos).
Blepharidopterus diaphanus (Kirschbaum) Orthotylini syn. Capsus diaphanus, Orthotylus ulmi, Diaphnocoris ulmi. Hôtes: surtout le saule (Salix sp.) et l'orme (Ulmus sp.).
Blepharidopterus provancheri (Burque) Orthotylini syn. Diaphnidia pellucida, Orthotylus translucens. Polyphage: Betulaceae, Cornaceae, Fagaceae, Sapindaceae (Kelton, 1980), Juglandaceae, Rosaceae, Salicaceae, Ulmaceae (Blatchley, 1926). Le site PBI (2020) mentionne aussi le tilleul et quelques plantes herbacées.
Ceratocapsus digitulus Knight Ceratocapsini Chêne à feuilles de houx (Quercus ilicifolia), Saule de l'intérieur (Salix interior) (site PBI, mars 2020).
Ceratocapsus drakei Knight Ceratocapsini
Ceratocapsus fuscinus Knight Ceratocapsini Saule noir (Salix nigra) (Blatchley, 1926).
Ceratocapsus modestus (Uhler) Ceratocapsini Caryer, vigne (Blatchley, 1926), Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa) (site PBI, mars 2020).
Ceratocapsus nigellus Knight Ceratocapsini Caryer, chêne (site PBI, mars 2020).
Ceratocapsus nigrocephalus Knight Ceratocapsini
Ceratocapsus pilosulus Knight Ceratocapsini Chêne à gros fruits, Ostryer de Virginie (Ostrya virginiana) (Blatchley, 1926).
Ceratocapsus pumilus (Uhler) Ceratocapsini Aubépine (Crataegus sp.), frêne (Fraxinus sp.), saule, vigne (Blatchley, 1926), Aulne tendre (Alnus serrulata), Cotoneaster sp. (site PBI, mars 2020).
Cyrtorhinus caricis (Fallén) Orthotylini Carex sp., Juncus sp. (site PBI, mars 2020).
Fieberocapsus flaveolus (Reuter) Orthotylini Carex sp. (site PBI, mars 2020).
Halticus apterus (Linnaeus) Halticini Gaillet (Galium sp.), Trèfle rouge (Trifolium pratense), Achillée millefeuille (Achillea millefolium) (Wheeler & Henry 1992).
Halticus intermedius Uhler Halticini Anémone du Canada (Anemonastrum canadense) (site PBI, mars 2020).
Heterocordylus malinus Singerland Orthotylini Aubépine ponctuée (Crataegus punctata) (site PBI, mars 2020).
Ilnacora chloris (Uhler) Orthotylini Chrysopside hispide (Heterotheca villosa) (site PBI, mars 2020).
Ilnacora malina (Uhler) Orthotylini Grande herbe à poux (Ambrosia trifida), Verge d'or rugueuse (Solidago rugosa) (site PBI, mars 2020).
Ilnacora stalii Reuter Orthotylini Helianthus sp.
Labops burmeisteri Stål Halticini
Labops hesperius Uhler Halticini Agropyre à crête (Agropyron cristatum) (site PBI, mars 2020).
Labops hirtus Knight Halticini
Lopidea confluenta (Say) Orthotylini Semble polyphage mais l'hôte privilégié est peut-être encore inconnu.
Lopidea dakota Knight Orthotylini Framboisier, fraisier et gadellier. Accouplements observés, sur le Caragana arborescent (Kelton, 1982).
Lopidea heidemanni Knight Orthotylini Févier épineux, Gaillet gratteron (Galium aparine), orme, saule, symphorine (Symphoricarpos sp.) (Knight, 1941).
Lopidea incurva Knight Orthotylini Févier épineux (site PBI, mars 2020).
Lopidea instabilis (Reuter) Orthotylini Luzerne cultivée (Medicago sativa) (Wheeler, 1974), verge d'or (Solidago sp.) (Knight, 1927), puceron (Acyrthosiphon pisum) momifié (Wheeler et al., 1968).
Lopidea media (Say) Orthotylini Polyphage sur des arbres, arbustes, plantes herbacées (Knight, 1941). Surtout la verge d'or (Watson, 1928).
Lopidea robiniae (Uhler) Orthotylini Maints auteurs mentionnent le Robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) qui semble son hôte de prédilection. Wheeler (2001) mentionne de la prédation sur une mineuse d'une feuille de robinier.
Lopidea staphyleae Knight Orthotylini Staphylier à trois folioles (Staphylea trifolia).
Mecomma angustatum (Uhler) Orthotylini
Mecomma bradora Kelton Orthotylini
Mecomma gilvipes (Stål) Orthotylini
Microtechnites bractatus (Say) Halticini Trèfle, luzerne, diverses graminées, maïs, pomme de terre, herbe à poux, liseron, etc. (Beyer, 1921).
Noctuocoris fumidus (Van Duzee) Orthotylini Chêne à gros fruits (site PBI, mars 2020).
Orthocephalus coriaceus (Fabricius) Halticini Achillée millefeuille, Armoise vulgaire (Artemisia vulgaris), Chicorée sauvage (Cichorium intybus), Marguerite blanche (Chrysanthemum leucanthemum), Tanaisie vulgaire (Tanacetum vulgare) (Wheeler, 1985).
Orthocephalus saltator (Hahn) Halticini Chicorée sauvage, marguerite, trèfle, Vesce jargeau, thym (Henry & Kelton, 1986).
Orthotylus alni Knight Orthotylini Aulne rugueux (Alnus incana) (site PBI, mars 2020).
Orthotylus basicornis Knight Orthotylini Saule de l'intérieur (site PBI, mars 2020).
Orthotylus brindleyi (Knight) Orthotylini Antennaire négligée (Antennaria neglecta) (site PBI, mars 2020).
Orthotylus candidatus Van Duzee Orthotylini Peuplier faux-tremble (Populus tremuloides) (site PBI, mars 2020).
Orthotylus catulus Van Duzee Orthotylini Antennaire (Antennaria sp.) (site PBI, mars 2020).
Orthotylus concolor (Kirschbaum) Orthotylini Genêt (Cytisus sp.) (site PBI, mars 2020).
Orthotylus cruciatus Van Duzee Orthotylini
Orthotylus dorsalis (Provancher) Orthotylini Saule (site PBI, mars 2020).
Orthotylus flavosparsus (Sahlberg) Orthotylini Divers hôtes mais plus particulièrement les chénopodes (site PBI, mars 2020).
Orthotylus katmai (Knight) Orthotylini Saule (site PBI, mars 2020).
Orthotylus modestus Van Duzee Orthotylini
Orthotylus necopinus Van Duzee Orthotylini
Orthotylus neglectus Knight Orthotylini Saule (site PBI, mars 2020).
Orthotylus nyctalis Knight Orthotylini
Orthotylus ornatus Van Duzee Orthotylini Saule à feuilles de pêcher (Salix amygdaloides) (site PBI, mars 2020).
Orthotylus pennsylvanicus Henry Orthotylini Épinette blanche (Picea glauca), Épinette de Norvège (Picea abies), Mélèze d'Europe (Larix decidua) (site PBI, mars 2020).
Orthotylus robiniae Johnston Orthotylini Févier épineux (site PBI, mars 2020).
Orthotylus serus Van Duzee Orthotylini
Orthotylus submarginatus (Say) Orthotylini
Orthotylus viridis Van Duzee Orthotylini
Paraproba capitata (Van Duzee) Orthotylini Caryer, chêne, noisetier, orme, etc. (Wheeler, 1979)
Parthenicus juniperi (Heidemann) Orthotylini Genévrier (Juniperus sp.) (site PBI, mars 2020).
Pseudoxenetus regalis (Uhler) Orthotylini Chêne (site PBI, mars 2020).
Reuteria bifurcata Knight Orthotylini Caryer, noyer, platane, saule (site PBI, mars 2020).
Reuteria fuscicornis Knight Orthotylini Charme de Caroline (Carpinus caroliniana), Ostryer de Virginie, châtaignier (Castanea sp.), Cornouiller (Cornus sp.), Chêne à feuilles de houx (Wheeler, 1991).
Reuteria irrorata (Say) Orthotylini Principalement sur l'orme (Knight, 1939).
Reuteria querci Knight Orthotylini Diverses essences de chêne (Knight, 1939).
Sericophanes heidemanni Poppius Orthotylini
Slaterocoris atritibialis (Knight) Orthotylini Reproduction sur la Verge d'or haute (Solidago altissima) et la Verge d'or du Canada (Solidago canadensis). Beaucoup plus rarement, sur des Asteraceae: Ambrosia sp., Artemisia sp., Aster sp., Aster à grandes feuilles (Eurybia macrophylla), Marguerite blanche (Leucanthemum vulgare) (Schwartz, 2011).
Slaterocoris breviatus (Knight) Orthotylini Reproduction sur la verge d'or, par exemple la Verge d'or géante (Solidago gigantea) et la Verge d'or du Canada. Sept autres genres d'Asteraceae notés plus rarement: Ambrosia sp., Chardon des champs (Cirsium arvense), Erigeron sp., Aster à grandes feuilles, Helianthus sp., Polymnie du Canada (Polymnia canadensis), Rudbeckie laciniée (Rudbeckia laciniata) (Schwartz, 2011).
Slaterocoris stygicus (Say) Orthotylini Reproduction sur des hôtes de deux genres, Solidago et Ambrosia. Les seules plantes identifiées à l'espèce étant la Grande herbe à poux et la Verge d'or du Canada (Schwartz, 2011).

Haut de page | Introduction | Photos A à L | Photos M à Z | Familles | Morphologie | Parasitisme | Prédation | Références