Berytinus minor |
Introduit en
Amérique du Nord au début des années 30, Berytinus minor est
un
insecte commun en Europe. Il s'alimente ici de différentes espèces de
trèfles, son préféré serait le Trèfle rampant (Trifolium repens).
Il
s'alimente aussi de Trèfle Alsike (T. hybridum),
de Trèfle des prés
(T. pratense)
et de Luzerne lupuline (Medicago
lupulina). L'adulte hiberne.
Les
spécimens brachyptères (ailes courtes) s'identifient en observant les
ailes postérieures. En effet, contrairement à d'autres types de
punaises comme les Nabidae, l'abdomen n'est pas exposé chez les
spécimens brachyptères puisque les ailes antérieures (celles du dessus)
sont presque aussi longues que l'abdomen. Wheeler (1970) a mesuré la
longueur relative des ailes postérieures et antérieures des formes
macroptères et brachyptères. Il a observé que les deux paires d'ailes
des spécimens macroptères étaient quasiment aussi longues l'une que
l'autre (entre 0,8 et 0,96) alors que chez les brachyptères les ailes
postérieures étaient entre le tiers et la demie plus courtes que les
antérieures (entre 0,29 et 0,55). Voir la photo ci-dessous à gauche.
Chez les brachyptères, le pronotum est moins arqué, plus court et ses
marges latérales pratiquement parallèles. |
|
|
|
Les
fémurs des pattes arrière sont nettement plus courts que l'abdomen.
L'extrémité du premier article des antennes est noire et renflée. Au
centre du pronotum, une carène s'étend sur toute sa longueur et se
prolonge légèrement au-delà de la marge antérieure. |
Cette
punaise brachyptère semble avoir perdu ses ailes antérieures.
Les ailes postérieures visibles ici, devaient mesurer environ
la
moitié des antérieures. |
|
|
|
La
projection à l'avant de la tête de B.
minor est plus épaisse, plus
allongée et moins recourbée que celles de Neoneides muticus.
On
constate en vue du dessus qu'elle est fortement aplatie
latéralement. |
Neoneides
muticus |
Neoneides
muticus est le Berytidae ayant une des distributions la
plus étendue en
Amérique du Nord. Il se développe sur la Molène vulgaire
(Verbascum thapsus);
les adultes hibernent à la base de leurs rosettes. Il se nourrit sur
les feuilles et les boutons de fleurs de
la molène; il est aussi prédateur du thrips de la molène (Haplothrips
verbasci) qui partage son habitat. D'autres hôtes ont été
observés:
la Molène blattaire (Verbascum
blattaria), le Penstémon hirsute
(Penstemon hirsutus),
l'Épervière orangée
(Hieracium aurantiacum),
l'Épervière des prés (H. pratense),
la Potentille de Norvège (Potentilla
norvegicus), des Rubus
et aussi une fougère, la Dennstaedtia à lobules ponctués
(Dennstaedtia
punctilobula) (Wheeler, 1997). Notez que ces hôtes sont
pubescents (même la fougère) et parfois glanduleux. Il s'alimente
occasionnellement d'oeufs de papillons, de cicadelles, et autres petits
arthropodes (Scudder, 1991). |
|
|
|
Adulte sur du Sumac vinaigrier.
Les
fémurs des pattes postérieures sont aussi longs que l'abdomen,
contrairement à ceux de Berytinus
minor. |
Henry (1997) note
la présence d'une
pubescence blanche et laineuse autour des yeux, du pronotum et le long
du sillon du rostre. Cette pubescence est visible ci-dessus, à droite.
L'ostiole (→) n'est pas terminé par une longue épine
observée chez les Jalysus.
L'abdomen est grossièrement ponctué. |
|
|
|
Adulte ténéral observé à côté de
son exuvie. |
Sur
le dessus de la tête, le prolongement est en forme de crochet beaucoup
plus recourbé et mince que celui de Berytinus minor.
Cette caractéristique permet de différencier cette punaise des Berytinus et des
Jalysus. |
|
|
|
Nymphe, stade IV. Semble se
nourrir sur la nervure principale d'une feuille de sumac. |
Nymphe, stade V. Ces taches et
anneaux sur les pattes sont caractéristiques des nymphes Neoneides. |
Une vue rapprochée de la tête de la nymphe révèle un
joli motif
derrière l'oeil. Chaque hanche est ornée d'un motif en demi-lune (→). |
À la toute fin de
juillet, 12 punaises ont été observées sur de jeunes plants de Sumac
vinaigrier (Rhus typhina),
ci-dessus. Les arbustes ne dépassaient pas un mètre de hauteur. Des
adultes, un adulte ténéral (blanc, photo à droite) et des nymphes à
divers stades ont été observés. Il est probable que ce végétal soit un
hôte bien qu'aucun article consulté ne le mentionne. Toutefois,
l'espèce semble apprécier les végétaux pubescents, ce qui est
le cas du sumac. |
Jalysus wickhami |
J. wickhami
ressemble superficiellement à Neoneides
muticus. Il se
distingue par la présence d'une pointe plus ou moins aiguë sur le
dessus de la tête et non d'un crochet. La partie ventrale de son
abdomen n'est pas grossièrement ponctuée. Son cou est plus court que
celui de Neoneides
ou de Berytinus.
Le scutellum et les ostioles sont terminés par de longues épines. Voir
ici sur BugGuide. |
Ses hôtes sont généralement pubescents et
glanduleux et appartiennent aux familles des Malvaceae, Onagraceae,
Oxalidaceae, Scrophulariaceae et Solanaceae (Scudder, 1991).
Les nymphes se développent principalement sur les fleurs et les fruits
visqueux des hôtes. Dans l'est américain, on l'observe en compagnie de
N. muticus
sur le Penstémon hirsute (Penstemon
hirsutus), la Potentille
de Norvège (Potentilla
norvegicus) et la Molène vulgaire (Verbascum
thapsus). Il est prédateur de pucerons (Myzus persicae) et
d'oeufs de Lépidoptères (Manduca)
Wheeler & Henry (1981). |
|
|
Les nymphes de stade V sont
jaune-vert. Les fémurs, tibias et premiers articles des antennes ont
une étroite ligne noire longitudinale. Contrairement à Neoneides, les
nymphes n'ont pas les pattes tachetées et annelées. |
En 1981, Wheeler
& Henry ont examiné 3200 spécimens de collections américaines
pour découvrir que dans la plupart des études biologiques effectuées
avant cette époque, les chercheurs avaient à tort associé leurs
spécimens à J. spinosus
alors qu'il s'agissait en fait de J.
wickhami. La mention québécoise de J. spinosus
par Moore (1950) serait plutôt J.
wickhami, d'après Scudder (1991). Pour l'instant,
Jalysus spinosus
est une espèce absente du Québec, même si elle est
mentionnée dans plusieurs ouvrages comme celui de Larochelle (1983). |