Aleurode du chou - Aleyrodes proletella


Description: L'adulte mesure environ 1,5 mm. Il est couvert d'une abondante cire poudreuse blanche qui cache plus ou moins les deux taches sombres sur chacune des ailes. Le thorax est jaune ocre, gris ou blanc lorsque la cire le couvre complètement. Les yeux sont rouge marron.

Les nymphes ont deux zones jaune clair sur l'abdomen. Certains stades sont bordés d'une courte frange de cire, toutefois absente chez la pupe.
Aleyrodes proletella colonie
L'aleurode du chou pond ses oeufs en cercle.
Distribution: Mondiale, originaire d'Europe.
A. proletella est établi au Québec et peut survivre à l'hiver. En Angleterre, Mound (1966) a observé en janvier ces aleurodes actifs sur des feuilles portant de la neige ou du givre. Une colonie a été observée à Joliette de 2010 à 2015 sur la Grande chélidoine (C. Pilon, non publié), une plante naturalisée d'Europe.
Hôtes: Polyphage. La liste suivante provient de Evans (2008); les végétaux absents du Québec ont été omis. Les noms vernaculaires proviennent de Canadensys.
Asteraceae: Chicorée sauvage (Cichorium intybus), Laitue scariole (Lactuca serriola), Lactuca sp., Laitue des murailles (Mycelis muralis), Laiteron des champs (Sonchus arvensis), Laiteron potager (Sonchus oleraceus), Sonchus sp.
Brassicaceae: Chou potager (Brassica oleracea), Radis sauvage (Raphanus raphanistrum)
Campanulaceae: Campanule à feuilles de pêcher (Campanula persicifolia)
Euphorbiaceae: Euphorbe ésule (Euphorbia esula)
Oxalidaceae: Oxalide (Oxalis sp.)
Papaveraceae: Grande chélidoine (Chelidonium majus)
Prédateurs: parasitoïdes: Hyménoptères (Aphelinidae et Eulophidae)
prédateurs: Coléoptères (Coccinellidae); Diptères (Cecidomyidae et Syrphidae)
Noms: Linné a initialement décrit A. proletella en tant que papillon, Phalaena (Tinea) proletella. Plusieurs espèces qui évoquent le nom de l'hôte où l'aleurode avait été observé ont été reléguées au rang de synonyme (A. brassicae, A. chelidonii, A. euphorbiae, etc.).

Des hôtes qui se défendent
Certains choux (Brassica sp.) sont résistants aux aleurodes. Pelgrom et al. (2014) ont observé que certaines espèces de choux sont plus résistantes que d'autres et que la résistance d'un même plant varie en fonction de son âge et de la feuille où s'alimentent les aleurodes. Il pense que les feuilles acquièrent une résistance correspondant à celle de la plante au moment de leurs formations et que cette résistance n'est pas modifiée par la suite.
Aleyrodes proletella adulte et oeufs Aleyrodes proletella Aleyrodes proletella deux adultes et oeufs
Effet de la température
Iheagwam (1978) a étudié le développement de A. proletella à diverses températures. En extrapolant ses données, l'auteur a estimé les seuils de températures en dessous desquelles les différents stades cesseraient de se développer: oeuf = 10ºC; stade I = 7,3ºC; stade II = 5ºC; stade III = 6,5ºC; stade IV = 10,4ºC.
Des pupes récoltées en nature alors que la température était sous le seuil de développement sont demeurées à ce stade si elles étaient conservées à une température similaire. Au contraire, si on les exposait à une température supérieure à celle du seuil, les pupes produisaient éventuellement des adultes. L'auteur conclut que la diapause des immatures est réglée par la température.
Aleyrodes proletella miellat Aleyrodes proletella miellat ciré Aleyrodes proletella ponte poudrée
Les aleurodes se nourrissent de la sève qui circule dans le phloème des hôtes et rejettent du miellat qui s'amasse en gouttes parfois enduites de cire.

L'hôte de toutes les photos de cette page est la Grande chélidoine (Chelidonium majus).
Au début de la colonisation d'une plante, avant que s'installe le chaos créé par la multitude d'aleurodes, on peut observer les zones de cire produites par les femelles qui pondent en cercle.
Aleyrodes proletella pupes Aleyrodes proletella pupes et nymphes Aleyrodes proletella oeufs en cercle
Les nymphes à divers stades et les pupes couvrent le dessous des feuilles. En A et E, deux nymphes au contour bordé d'une frange courte et dense. En B, probablement un stade IV, sans frange. En C, les yeux rouges sont ceux du futur imago qui ne tardera pas à éclore de la pupe dépourvue de frange. En D, les enveloppes des oeufs abandonnés après l'éclosion des premiers stades. Les oeufs sont pondus en cercles complets ou partiels. Une couche de cire blanche, produite par la femelle, entoure la région où sont les oeufs.

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